Page 80 - Livre électronique du Congrès CNP 2021
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BICARBONATEMIE VEINEUSE ET SYNDROME D’APNEE
                                    OBSTRUCTIVE DU SOMMEIL : QUELS LIENS?

                                    Mrassi H. ,Mejri I.,Daboussi S., Mhamdi S., Aichaouia C., Moatemri Z. , Khadhraoui M.

                 P39  SERVICE DE PNEUMOLOGIE, HOPITAL MILITAIRE D’INSTRUCTION PRINCIPAL DE TUNIS


               Introduction :

               Le Syndrome d’apnée hypopnées obstructives du sommeil (SAOS) est un problème de santé
               publique ; défini par la  survenue répétitive d'obstructions complètes ou partielles des voies
               aériennes supérieures, responsables d'apnées ou d'hypopnées. Ce trouble respiratoire du
               sommeil est ainsi caractérisé par une hypoxie et une hypercapnie intermittentes.

               But :

               Chercher une relation entre la sévérité de l’hypoxie nocturne et la bicarbonatémie.

               Patients et Méthodes :

               Etude rétrospective menée sur les dossiers médicaux des patients (pts) ayant bénéficié d’une
               polygraphie ventilatoire dans notre service, entre 2017 et 2019, et chez qui le diagnostic de SAOS
               était retenu. On avait effectué un dosage du taux veineux de bicarbonates (bicar) chez tous les
               patients. L’étude statistique était réalisée via le logiciel SPSS 22.0.

               Résultats :

               Cent-cinquante pts étaient inclus (66 hommes, 84 femmes). L’âge moyen était 51,2 ± 13 ans. Le
               tabagisme était noté chez 66 pts (44%). Les comorbidités étaient (n, %) : HTA (75, 50) ; diabète
               (45, 30), et dysthyroïdie (21, 14). Selon l’index apnée-hypopnée ; le SAOS était classé : léger
               chez 28 pts (18.7%), modéré chez 17 pts (11.3%) et sévère chez 105 pts (70%). Le bicar moyen
               était de 25,6 ± 5 mmol/L. Il était plus important chez les femmes : 26.2 ± 4 VS 21± 9 mmol/L chez
               les hommes (p=0.02). Le pourcentage moyen de temps passé avec une SpO2 < 90 % (p.moyen)
               était de 26%. L’index d’apnée moyen (IA) était de 13/s [0.2-61]. En analyse bivariée, le bicar était
               inversement corrélé au p.moyen (p=0.007, β=-0.85) et à l’IA (p<0.001, β=-0.51). La gazométrie
               artérielle réalisée chez 25 pts avait trouvé un taux de bicarbonates moyen de 31 mmol/L. Ce taux
               était inversement corrélé au nadir de Sp02 nocturne (p=0.02, β=-0.94). Dans un modèle de
               régression linéaire (de fort ajustement : R deux = 0.9), le bicar variait selon le sexe (p=0.033) et
               le p.moyen ((p<0.001, β=-0.9).

               Conclusion :

               La bicarbonatémie veineuse et/ou artérielle semble être corrélées à la sévérité de l’apnée. Elle
               pourrait ainsi être considérée comme indicateur indépendant du degré de l’hypoxie nocturne. Des

               études plus larges sont souhaitées.








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