Page 110 - Livre électronique du Congrès National de Pneumologie 2018
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P31 QUELLES PARTICULARITES DE L’ASSOCIATION SYNDROME D’APNEE OBSTRUCTIVE DU
SOMMEIL ET FIBRILLATION AURICULAIRE ? ETUDE D’UNE POPULATION TUNISIENNE
Fessi R., Ben Amar J., Dhahri B., Zaibi H., Touil A., Ben Halima M., Sammoud K., Mourali M. S., Baccar M.A.,
Aouina H.
SERVICE DE PNEUMOLOGIE DE L’HOPITAL CHARLES NICOLE
Introduction
Le syndrome d’apnée obstructive du sommeil (SAOS) est fréquent chez les patients présentant une fibrillation
auriculaire (FA). Le lien entre ces pathologies a fait l’objet de plusieurs publications. Le but de notre travail était
d’étudier la prévalence et les particularités du SAOS chez les sujets présentant une FA et de déterminer les facteurs
prédictifs de sévérité de SAOS chez ces patients.
Méthodes
Il s’agit d’une étude prospective colligeant 100 patients suivis pour FA. Tous les patients ont bénéficié d’une
polygraphie ventilatoire. Les patients étaient répartis en 2 groupes : G1= patients présentant un SAOS sévère (n=30),
G2= patients ayant un SAOS léger à modéré (n=60).
Résultats
Parmi nos 100 patients, 90 avaient un SAOS. Le SAOS était léger (32%), modéré (28%) et sévère (30%). Les patients
ayant un SAOS étaient plus âgés (67 ans vs 56 ans ; p0.001). Le tabagisme était plus noté dans le G1 (p=0.005). Ces
patients avaient plus de diabète de type 2 et de dyslipidémie (p=0.033). Il n’existait pas de différence significative entre
les 2 groupes concernant les antécédents d’accidents vasculaires cérébraux et de coronaropathie. Deux tiers des
patients avaient une FA permanente. Elle était paroxystique (24%) et persistante dans 6% des cas. Le SAOS sévère
était associé à une FA plus souvent permanente et plus symptomatique de palpitations (p=0.036). De même,
l’hypertension artérielle était plus fréquente (86.7 vs 66.7% ; p= 0.04) et plus sévère chez ces patients avec un grade
≥ 2 dans 92.3% des cas contre 70% (p= 0.03). La fréquence des BAV de haut degré et de la dysfonction ventriculaire
gauche était comparable entre les 2 groupes. Concernant les symptômes nocturnes du SAOS, le G1 rapportait plus
de ronflements nocturnes (p=0.027) et de nycturie (p=0.037). La somnolence diurne était également plus décrite chez
ces patients (p=0.008) et était plus sévère avec un score d’Epworth moyen significativement plus augmenté (12 vs
9.7 ; p=0.012). L’obésité androïde et notamment morbide était plus observée chez les patients SAOS sévères (p=0.05)
comme le témoigne les valeurs moyennes de tour de taille et de la circonférence de la nuque significativement plus
élevées (p0.001 et 0.04 respectivement).
Conclusion
Ces données soulignent la fréquence et la sévérité du SAOS chez les patients présentant une FA d’où l’intérêt de le
rechercher chez ces patients notamment en présence d’une HTA associée.
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