Page 68 - Livre électronique du Congrès CNP 2021
P. 68

HYPEREOSINOPHILIE SANGUINE : EST-IL UN FACTEUR
                                    PREDICTIF DE SEVERITE DE LA BPCO A L’ETAT STABLE ?

                                    Rouis H., Guediri N., Moussa C., Saidani A., Essebaa S., Khouaja I., Khattab A., Zendah I., Ghedira H

                 P30  PAVILLON 1 DE L'HOPITAL ABDERRAHMEN MAMI




               Introduction : La BPCO est une cause importante de morbi-mortalité dans le monde. Chez
               certains patients atteints de BPCO, les éosinophiles (Eos) contribuent à l’inflammation favorisant
               l’obstruction bronchique. Environ un tiers des patients atteints de BPCO à l’état stable présentent
               des signes d’inflammation éosinophile. Bien que le seuil d’éosinophile est un sujet à débat mais
               le pourcentage d’éosinophiles dans le sang périphérique est un biomarqueur simple et sensible
               pouvant guider le traitement.

               Objectif :

               Étudier l’influence de l’éosinophilie sanguine sur les paramètres de sévérité de la BPCO à l’état
               stable.

               Méthodes :
               Etude rétrospective menée auprès des patients atteints de BPCO à l’état stable entre Janvier
               1998 et Aout 2020. Les patients étaient répartis en deux groupes : G1 (Eos+) : Eos ≥ 150
               éléments/mm3 (30 patients :46,9 %), G2(Eos−) : Eos < 150 éléments/mm3 (34 patients : 53,1%).

               Résultats :
               Soixante-quatre patients ont été inclus dans notre étude avec une nette prédominance masculine
               (sex-ratio=11,8). L’âge moyen était de 65 ± 10 ans et le VEMS moyen était de 1,13 ± 0,6 litres.
               Selon la classification GOLD, les patients étaient classés : Groupe A (15,6%), Groupe B (21,9%),
               Groupe C (3,1%) et Groupe D (54,7%). Vingt-trois (35,9%) patients étaient mis sous association
               LABA-CSI forte dose (16 patients Eos+, 7 patients Eos-)


               Les caractéristiques épidémiologiques (âge, genre, IMC et comorbidités) étaient comparables
               entre les deux groupes. Le VEMS moyen était plus élevé chez les patients du G1 (Eos+ : 1,27 L
               versus Eos- :1 L ; p < 10-3). Il y avait une différence statistiquement significative entre les deux
               groupes concernant le nombre moyen d’hospitalisation /an (Eos+ : 0,69, Eos− :0,98; p = 0,04)
               contrairement au nombre moyen d’exacerbation aiguë /an (Eos+ : 1,08, Eos− : 1,35; p = 0,47).
               Sur le plan évolutif il n’y avait pas de différence significative entre les 2 groupes concernant
               l’évolution vers l’insuffisance respiratoire chronique (p = 0,41), le recours à l’oxygénothérapie au
               long cours (p = 0,55), et le recours à la VNI à domicile (p = 0,82).


               Conclusion :
               Contrairement à la littérature, les patients ayant une hyper éosinophilie sanguine sont plus stables
               sur le plan fonctionnel respiratoire et présentaient moins de risque d’hospitalisation ; ceci peut
               être expliqué en partie dans cette étude par leur mise sous CSI. La recherche de ce phénotype
               particulier (hyper éosinophile) est cruciale afin de guider la prise en charge thérapeutique.


                                                                                               63 | Pa g e
   63   64   65   66   67   68   69   70   71   72   73